Pierre m’a demandé de l’aide – je ne le connaissais pas, mais une amie nous avait mis en contact.
Quand nous nous rencontrons pour la première fois quelques semaines (mois) après la prise de contact par courriel, je découvre une personne avec beaucoup d’empathie (il s’intéresse à une situation me concernant qu’il avait pressentie quelques mois auparavant) et je vois que son poignet gauche est plâtré.
Il me raconte son histoire et ses doutes. En résumé, il hésite entre travailler à son compte et chercher un nouveau travail pour le compte d’autrui. Ses amis l’encouragent à travailler à son compte.
Je l’oblige – avec beaucoup d’insistance parce qu’il ne se laisse pas convaincre facilement – à changer de perspective.
Avec ma baguette magique, nous avançons de 10 ans dans le calendrier et je lui demande qu’il m’explique de nouveau à quoi il se consacre. J’écoute une histoire fluide, où les doutes se sont dissipés. Il m’explique quelles sont ses fonctions dans l’entreprise où il travaille, tout ce qu’il a appris pour arriver à ce poste de responsabilité et les raisons pour lesquelles il est heureux.
En faisant l’exercice, Pierre prend conscience de plusieurs choses :
- Travailler à son compte ne signifie pas forcément avoir plus de liberté que travailler pour le compte d’autrui – sa future liberté dépend de la façon dont il considère son nouveau travail et de la manière dont il l’organise avec autonomie.
- Revivre l’histoire familiale – son père a commencé à travailler à son compte après la cinquantaine – n’est ni une obligation ni une fatalité.
- Il pourra toujours envisager de travailler à son compte quand il aura plus d’expérience.
- Sa confusion l’a poussé à tomber et à se casser le poignet dans des circonstances qui auraient pu avoir des conséquences plus dramatiques.
Je pourrais encore citer d’autres aspects que j’ai observés (c’est toujours plus facile de comprendre de l’extérieur), mais Pierre, après cette réflexion, me demande du temps pour digérer tout ce qu’il a découvert. Le simple changement de perspective que j’ai déclenché en lui, lui a donné tout un tas d’information.
Changer de perspective est indispensable dans beaucoup de cas. Vous pouvez modifier votre point de vue de différentes façons :
- Le changement temporel pour avancer dans le temps permet de regarder en arrière et de voir comment se sont résolues des situations complexes, comme, par exemple, celle que Pierre a vécue.
- Se mettre dans la peau des clients, de nos clients, permet de découvrir les défis qu’ils ont devant eux – par exemple, si vous savez que le voyageur de courte distance aimerait bien avoir un endroit où laisser sa trottinette, alors vous pourrez offrir au client de votre entreprise de transport, des autocars qui le lui permettent. Un autre exemple, si, en tant que consultant, vous savez que la préoccupation de l’acheteur de pizza à domicile est de savoir quand arrivera sa pizza, vous n’allez pas offrir à votre client une mission pour augmenter la qualité de ses pizzas ou en réduire les coûts, mais en revanche vous lui proposerez une mission pour optimiser les délais de livraison.
- Le changement de chaise est une technique de coaching. Changer de position pour prendre la chaise du coach permet d’exprimer facilement ce que dirait le coach. Cet exercice peut s’appliquer pour préparer n’importe quelle rencontre en vous asseyant sur la chaise de votre interlocuteur (simulée, si vous ne pouvez pas avoir accès à la chaise en question) et se donner ainsi le moyen d'anticiper des objections ou des commentaires qui pourraient faire surface.
- Le changement d’altitude. Je me souviens que, lorsque j’habitais à Paris, je montais à la tour Eiffel pour me dégager de mes préoccupations, les relativiser et ensuite trouver des solutions plus facilement.
Qui a des histoires de changement de perspective à partager ?
Je vous encourage à instaurer la pratique d’observer n’importe quelle situation sous un nouvel angle.